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Qu’est-ce qu’une doula ?

  • risabellavalenzi
  • il y a 2 jours
  • 6 min de lecture

Une présence douce qui veille aux passages de vie


Il existe des femmes dont la mission n’appartient ni au médical, ni au technique.

Des femmes qui marchent à côté, pas devant ; qui tiennent l’espace comme on tient une lumière ; qui accueillent les larmes, les élans, les silences.

Elles murmurent au corps qu’il peut se détendre, s’ouvrir, se refermer, renaître.


Ces femmes-là s’appellent les doulas.


Le rôle d’une doula n’est pas de soigner le corps : c’est d’accompagner les passages invisibles qui sculptent la vie intérieure d’une femme.


Cet article vous invite à sentir ce rôle, à en percevoir la poésie, la profondeur, la vérité.

Et même si les mots tentent de l’expliquer, l’essentiel reste ceci : un accompagnement par une doula se vit, car chaque femme, chaque histoire, chaque maternité est unique.


Nous verrons aussi la complémentarité essentielle entre une doula et une sage-femme, puis je vous partagerai mon expérience personnelle.


Doula : gardienne de l’espace et de l’émotion


Une doula, c’est une femme qui accompagne une autre femme, sans diagnostic, sans geste médical, mais avec une présence stable, douce et enveloppante.

Elle veille sur ce qui ne se voit pas mais qui transforme tout :

  • les émotions,

  • les transitions intérieures,

  • les doutes qui brûlent le cœur,

  • les questions qui tourbillonnent dans le silence.


Elle accompagne les grands passages de la vie :

  • la préconception et les chemins de fertilité,

  • la grossesse et sa charge émotionnelle,

  • la naissance (en présence ou en soutien en amont),

  • le post-partum et sa vulnérable renaissance,

  • le deuil périnatal, avec une infinie délicatesse,

  • les cycles et la reconnexion à soi.


Elle marche au rythme de la femme, jamais devant.

Elle est une main tendue, une présence qui tient, un souffle qui rassure.


Un rôle ancré dans la formation et la transmission


Contrairement à ce que l’on imagine parfois, une doula ne « s’improvise » pas.

Son rôle s’enracine dans une formation riche, où se rencontrent savoirs modernes et traditions anciennes. Les doulas se forment notamment à :


  • l’anatomie féminine,

  • la physiologie de la grossesse, de la naissance et du post-partum,

  • l’écoute active et l’accompagnement émotionnel

  • les soutien aux parcours de fertilité et au deuil périnatal,

  • l’herboristerie et les plantes alliées des femmes,

  • les rituels et cérémonies (mother blessing, soin rebozo, célébrations des premières règles…),

  • la posture professionnelle, l’éthique, la juste distance,

  • l’art de maintenir l’espace, celui où la femme peut s’ouvrir, se déposer, enfanter, renaître.


Dans de nombreux pays, les doulas sont soutenues et encadrées par des associations professionnelles qui sécurisent leur pratique et valorisent leur engagement.

En Suisse, par exemple, Doula.ch veille à la qualité de la pratique, protège ce rôle et en accompagne l’évolution.



Pourquoi être accompagnée par une doula ?


Pour être soutenue dans le corps, le cœur et l’esprit.


Lorsque le désir de devenir mère apparaît, un portail s’ouvre : la vie quotidienne continue sa course, alors qu’un espace intime, rempli de rêves, de doutes, de silence, se forme en parallèle. La doula vient nourrir et protéger cet espace.


Être accompagnée par une doula, c’est :

  • disposer d’un lieu où tout peut être déposé : peurs, rêves, émotions.

  • recevoir une écoute humaine et sans jugement,

  • être informée avec clarté pour pouvoir faire des choix libres et alignés.

  • être soutenue dans son intuition et sa puissance intérieure,

  • se sentir vue, reconnue, tenue, dans un moment de transformation.


Que fait une doula, concrètement ?


L’accompagnement par une doula est toujours tissé sur mesure. En fonction des besoins, du début de l’accompagnement et des possibilités de la famille.


Un suivi global de naissance comprend généralement :


  • Des rencontres mensuelles en prénatal pour se déposer, se connecter à soi et à bébé, explorer le lieu et le plan de naissance, qui résonne justement pour la femme et sa famille.

  • Une préparation émotionnelle à la naissance et au post-partum : un même espace sûr, avant et après la naissance, où déposer ce qui pèse, ce qui appelle ; un lieu où l’on se sent soutenue dans toutes les dimensions de la maternité, pour accueillir chaque étape avec confiance, clarté et sérénité.

  • Une présence possible à l’accouchement.

  • Des rencontres en postnatal pour accompagner les premiers pas de la jeune maman, déposer le récit de naissance et symboliquement le clôturer.


La doula propose selon sa sensibilité :

  • des rituels,

  • des gestes doux : serrage du bassin, bercements, massages non médicaux,

  • des visualisations, méditations ou moments symboliques,

  • des cérémonies : « Mother Blessing », «soin Rebozo »


Accueillir une doula dans son histoire, c’est s’offrir un luxe rare : celui de la douceur, du temps, de l’écoute.

Parce que la maternité n’est pas seulement physique, elle est profondément initiatique.

Elle ouvre des portes. Elle transforme. Elle révèle.


Dans ce passage, l’utérus devient un nid précieux, un sanctuaire qu’on touche le moins possible, qu’on honore, qu’on écoute.

La femme devient alors un temple.

Et la doula, une gardienne qui marche à ses côtés.


Doula ou sage-femme : une complémentarité fluide et essentielle


Dans l’imaginaire collectif, la doula est parfois confondue avec la sage-femme.

Pourtant leurs rôles sont distincts et merveilleusement complémentaires.


La sage-femme : le pilier médical

  • est une professionnelle de santé,

  • suit médicalement la grossesse,

  • vérifie la santé de la mère et du bébé,

  • réalise les examens, surveille le travail, pratique les accouchements,

  • intervient en cas de complication,

  • détient une responsabilité légale et médicale.


La doula : la gardienne du vécu intérieur

  • n’est pas une professionnelle de santé,

  • réalise aucun acte médical,

  • n’interprète pas les signes cliniques,

  • ne remplace jamais la sage-femme. Elle offre la présence, la tendresse, la sécurité émotionnelle.


Ensemble : un duo précieux La sage-femme veille sur le corps, la doula veille sur le cœur.

L’une protège la physiologie, l’autre protège l’espace intime. Elles ne s’opposent pas. Elles se complètent.


Mon expérience personnelle


Je suis maman de trois enfants :Alba, mon soleil ;un petit ange que j’ai nommé Antonio ;et Selena, ma lune venue refermer le cercle sacré de ma matrescence.


À chacune de mes grossesses, j’ai été accompagnée par une doula.

Ma toute première doula, je l’ai rencontrée lors d’une formation de yoga. C’est dans cet espace que j’ai entendu, pour la première fois, le mot « doula ». Nous nous sommes ensuite perdues de vue… puis, lorsque la vie s’est nichée en moi, son accompagnement est revenu comme une évidence.

Avec elle, j’ai appris à entrer dans mon corps comme on entre dans un temple. Chaque rencontre était un cadeau : des massages enveloppants, des mains qui honorent, des instants suspendus où je pouvais contempler la transformation silencieuse de mon corps.


Ensemble, nous avons ouvert toutes les portes possibles pour cette naissance, et c’est ainsi que j’ai choisi la douceur d’une maison de naissance. C’est aussi à ses côtés que j’ai compris ce qu’était vraiment le postpartum : un territoire sacré à préparer avec soin, vérité et amour.

J’ai vécu mon premier « Mother Blessing » entourée de ma mère, de ma sœur et de mes sœurs de cœur. Un cercle vibrant d’ocytocine, d’intentions et de sororité. Un rituel pour franchir le portail de la naissance, portée, reconnue, honorée. Et pour clore ce premier chapitre de ma matrescence, j’ai reçu mon premier « soin Rebozo » : quatre mains pour remercier la vie de m’avoir fait mère et pour me remercier d’avoir donné sans compter, corps et âme, à ma fille. Un moment profondément sacré, un retour à moi, pour me rappeler que derrière la mère, il y a toujours la femme et qu’elle aussi mérite d’être célébrée.


Une année plus tard, une nouvelle grossesse est venue frapper à ma porte. Mais cette fois-ci, le cœur de bébé n’a jamais battu. Dans ce passage si intime et si silencieux du deuil périnatal, deux autres doulas ont veillé sur moi. Elles m’ont accompagnée avec un « soin Rebozo » tout autre que celui d’Alba. Un soin pour honorer cette grossesse éphémère, reconnaître ce bébé de l’invisible, et remercier mon corps d’avoir porté la vie puis la mort et de continuer malgré tout, avec une force et une résilience que je ne soupçonnais pas.J’ai appris à laisser venir, à laisser partir, à laisser guérir.


Puis est venue la grossesse de Selena, un cadeau déposé sur les émotions encore fraiches du deuil. Un bébé-lumière. Une grossesse vécue avec un enfant qui demande, et un cœur qui se reconstruit. Les rencontres avec ma doula étaient alors des refuges, des bulles hors du temps : un espace rien que pour nous deux, pour tisser le lien avec cette petite âme qui grandissait en moi.

J’ai vécu mon deuxième « Mother Blessing », un rituel pour célébrer cette nouvelle vie, pour me célébrer moi, pour reconnaître la beauté de porter deux bébés dans le même cœur, l’un dans mes bras, l’autre dans mon nid. J’y ai laissé couler les larmes de la transition, celles de la mère qui s’étire pour accueillir un deuxième enfant.


Et pour clôturer ce vaste chapitre de ma matrescence, j’ai reçu un troisième « soin Rebozo ». Un moment profondément sacré, un souffle de gratitude pour chaque grossesse, chaque transformation, chaque naissance visible ou invisible.


Aujourd’hui encore, je sens leurs empreintes en moi. Chaque doula, qui a traversé mon chemin a été une bénédiction. Leurs mots, leurs gestes, et même leurs silences ont accompagné mon corps, mon cœur et mon âme à travers ces passages de vie.

Grâce à elles, j’ai pu marcher avec confiance, traverser avec amour, et renaître avec douceur.


En conclusion, une doula est une présence, une souffleuse de courage, une tisseuse de sens. Choisir une doula, c’est choisir la douceur, l’écoute et l’accompagnement sacré dans l’un des passages les plus transformants de la vie.



 
 
 

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